La salle paroissiale résonne d'éclats de rire et d'accents chantants. Un pique-nique s'organise avec une centaine de convives venus de Nantes, Le Mans, Saumur, Angers et Cholet. Des familles et amis franco-liba-nais(e)s, libano-français(e)s. Des jeunes et adultes "qui aiment la France et le Liban", tous sympathisants ou adhérents de l'association Amitié libano-française Pays-de-Loire (ALF-PL).

Hier, l'ALF avait organisé une journée de rencontre cultuelle et culturelle, dans la paroisse Sainte-Bernadette, à Angers. D'abord une messe à l'église, célébré en français par le curé de la paroisse, le père Breguet. et en libanais par le père Youssef. Une messe avec des chants traditionnels en syriaque ("proche de l'araméen, l'"équivalent" de votre latin"), une chorale et des musiciens (orgue, violon). Et puis, en ce jour anniversaire de la victoire du 8 mai 1945, "des prières en hommage aux morts durant la Deuxième guerre mondiale", précise Bassam Elbadaoui, président de L'association. Les invités avaient aussi prévu de danser le dabké (danse en ligne), de jouer du derbakké (percussion) et de chanter, dans une ambiance festive familiale et chaleureuse. "Il n'y a pas de protocole particulier, remarque Sami, le secrétaire. On improvise, on est heureux de se retrouver. Souvent, c'est à cette occasion qu'on échange des adresses ". Et "qu'on perpétue des traditions, ajoute-t-il. C'est important de les inculquer à nos enfants qui n'ont pas vécu là-bas, au Liban".

Elargir le cercle

Perpétuer et faire connaître les traditions, cultuelles comme culturelles, c'est le but principal de l'association. Ses membres souhaitent d'ailleurs pouvoir apprendre aux enfants des notions de libanais, faire connaître le Liban à travers des conférences, développer la danse et la cuisine traditionnelles… Ils désirent aussi élargir leur cercle franco-libanais. D'où l'envergure régionale de l'ALF. Une extension toute récente : jusqu'à fin avril, on parlait de l'Aaja, l'Association d'alliance Jbeil-Angers, du nom des deux diocèses. L'Aaja est née en 1997 des volontés du père Fadi Daou, du père Patrick Portier, et de Frédéric Le Bihan, alors chargé de l'accueil des libanais en France lors des JMJ (Journées mondiales de la jeunesse) de 1997. Les jeunes des diocèses de Jbeil et Angers ont continué à se rendre visite et l'association a pris petit à petit, son essor. "Nous voulons montrer que les Libanais aiment la France, sourit Bassam Elbadaoui. Vous savez, là-bas, on appelle la France notre "mère tendre" ".